Histoire de la Cité Scolaire Bertran-de-Born

La cité scolaire Bertran-De-Born est un établissement d’enseignement secondaire et supérieur, sa construction remonte jusqu’en 1531. Il tient son nom du célèbre chevalier troubadour Bertran-De-Born. De collège de Périgueux en passant par lycée Impérial, il est l’un des trois plus vieux établissements scolaires de la région Nouvelle Aquitaine.

HISTOIRE Située dans le centre de la ville de Périgueux, la cité scolaire Bertran de Born est l’un des plus anciens établissements scolaires d’Aquitaine. Les périgourdins ont un réel attachement à cet établissement où nombre d’entre eux ont fait leurs études.

Le site sur lequel il est bâti sur presque 5 hectares a cette particularité d’avoir été occupé en permanence par l’homme, de l’époque gallo-romaine à nos jours. Les plus anciens bâtiments qui subsistent ont été remaniés à plusieurs reprises, on y notera le cloître de l’établissement qui pourrait dans son sein conserver des marques allant jusqu’à une précédente histoire pouvant dater du XIIe siècle.

Le lycée de Périgueux fut d’abord un collège au nom de "Missio" dont la création a été, après longues discussions, votée en 1531 en Chambre du Consulat. Jusqu’en 1587, sa prospérité paraît assez médiocre, ce n’est qu’à cette dernière date, suite à la mort d’un chanoine de Périgueux, que sur la demande du maire, qui consentit à affecter la prébende et les revenus à l’entretien d’un régent chargé d’instruire « sans salaire » la jeunesse périgourdine. Grâce à cette abondante commandite, le collège avait désormais les ressources de marcher mais, étant donné la gratuité imposée, il était difficile au régent de se procurer les professeurs nécessaires. Cependant en 1591-1592, une vingtaine de Pères Jésuites chassés de Bordeaux, se réfugièrent à Périgueux. Le maire et les consuls, d’accord avec le dit Chapitre « Cathédral » leur confèrent l’enseignement du collège jusqu’en 1778.

Le XVIIe siècle constitua un âge d’or pour le collège, qui compta parmi ses élèves remarquables Lagrange-Chancel, et pendant 170 ans les Jésuites continuèrent d’exercer. Mais en 1778, le Parlement interdit à la compagnie jésuite d’exercer, les remplaçant par des Pères Missionnaires qui restent pendant plus de 19 ans à la tête de l’établissement. Cependant, le collège dût disparaître durant la Révolution et devint une prison pour 300 détenus puis un casernement et un entrepôt (partie du cloître et de la chapelle). Apparut sous un nouveau nom, le 30 mars 1797, l’École Centrale est inaugurée sous la loi 7 ventose An III (20.02.1795) de Lakanal. Afin d’optimiser et gagner de l’espace, pour que les enfants hors de la ville et de son canton puissent bénéficier de l’enseignement de l’École Centrale, il fut créé dans l’ancien couvent de Saint-Benoît un pensionnat. L’établissement suit désormais toutes les évolutions du système scolaire, jusqu’à sa suppression en 1804 (loi 1804). Un regroupement est alors créé afin de revendiquer l’obtention d’un « lycée » sans succès. Cependant, avec hardeur, de pensionnat, l’école a été élevée au rang d’établissement secondaire. Les bons élèves ne manquaient pas, la ville ne pouvait pas craindre de faire végéter l’ignorance d’une prochaine génération5. Un décret Impérial de 1811 érigea l’école secondaire « Louqueyssie » en collège communal toujours installé dans l’ancien couvent de Saint-Benoît. Sur les démarches de P. Magne, député en 1845, Louis-Philippe signa le 9 septembre 1845, un décret transformant le collège municipal en Collège Royal. Il devient ainsi 3 ans plus tard le « lycée » d’où sont sortis tant d’hommes talentueux.

Le lycée devient lycée Impérial de 1854 à 1870 et redevient le 4 septembre 1870 suite à la proclamation de la République, lycée National (ou lycée de Périgueux). Le lycée Impérial est étiqueté premier établissement du département en Instruction Secondaire les élèves internes sont pour la plupart boursiers impériaux ou communaux. Le système des études a pour but de préparer au baccalauréat et aux grandes écoles.

De nombreux anciens élèves sont tombés au champs d’honneur lors des grands conflits des XIXe et XXe siècle (monuments en mémoire de leur sacrifice dressés au centre du cloître et dans le hall d’entrée du lycée).

Il est ainsi lycée d’État en 1960 et voit en 1961 la suppression des classes primaires au petit lycée (devenant l’actuel bâtiment C du lycée) et en 1969 il se voit instaurer la mixité. En 1973 enfin, le lycée prit le nom de Bertran de Born. En 1975, l’internat devient mixte, jusqu’alors le lycée de garçons. En 1977, le collège fut créé et donc, de fait, la cité scolaire Bertran de Born telle qu’elle existe aujourd’hui.

La première classe préparatoire voit le jour en 1954 puis en 1985 pour la STS devenu BTS (Brevet de Technicien Supérieur). Les bâtiments ont eux aussi connu nombreuses transformations : le petit lycée construit en 1894 est rénové en 1990 devenant le bâtiment C. En 1960, le bâtiment B, bloc scientifique sur lequel veille la statue « La Jeune Science » de Privat est édifié. Il sera rénové en 2000 – 2001 avec la chapelle. Le bâtiment D est édifié en 1981 et sera rénové durant la grande phase de restructuration de l’établissement en 2008 – 2013 et le bâtiment E se fait en 1996 sur l’emplacement d’une précédente longère. Il sera rénové en 2014 – 2015. Le gymnase scolaire est ouvert en septembre 1984 ouvrant à l’intérieur de l’établissement.

LES NOMS DE L’ACTUEL CITE BERTRAN DE BORN

Dates Nom de l’établissement
1531 Collège "Missio" ou Collège de Périgueux
De mars 1797 à 1804 Ecole centrale de Périgueux ou Ecole centrale Louqueyssie (du nom de son directeur)
En 1811 Collège communal
De septembre 1845 à 1854 Collège royal
De 1854 à 1870 Lycée impérial
De septembre 1870 à 1960 Lycée National ou Lycée de Périgueux
De 1960 à 1973 Lycée d’Etat
De 1973 à Aujourd’hui Cité scolaire Bertran de Born

QUELQUES ANCIENS ELEVES (par ordre alphabétique)

  • BEBEAR Claude (1935) : polytechnicien, homme d’affaires, notamment créateur d’Axa (premier groupe français d’assurance).
  • LOY Léon (1846-1917) : romancier et essayiste. Connu pour son roman Le Désespéré, largement inspiré de sa relation avec Anne-Marie Roulé, il est aussi un polémiste célèbre.
  • CAHUET Albéric (1877-1942) : romancier, historien, auteur dramatique. Alberic Cahuet reste surtout célèbre comme l’auteur de Pontcarral paru en 1937 et qui connut un certain engouement à la suite de son adaptation à l’écran par Jean Delannoy.
  • DARCOS Xavier (1947) :latiniste, haut fonctionnaire, homme de lettres, diplomate et homme politique (sénateur, ministre, maire de Périgueux de 2005 à 2008). Depuis juin 2006, il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques (section morale et sociologie), succédant à Bruno Neveu. Il fut Secrétaire perpétuel de l’Académie pour la période 2011-2016 (mandat non renouvelable). Il est élu à Académie française le 13 juin 2013, au fauteuil de Pierre-Jean Rémy. Le 11 décembre 2017, la Commission administrative centrale de l’Institut de France (qui regroupe les cinq académies) l’a élu chancelier de l’Institut de France, à compter du 1er janvier 2018.
  • DELBOS Yvon (1885-1956) : homme politique, député élu en 1924, membre de plusieurs cabinets ministériels avant la sqeconde guerre mondiale. Déporté en Allemagne de 1943 à 195, il est réélu député en 1945 et appartint aux divers ministères de 1947 à 1950.
  • GADAUD Félix (1875-1973) : député, sénateur et maire de Périgueux pendant 18 ans. Il a joué un rôle efficace dans la Résistance, a été arrêté puis relaché par la Gestapo.
  • GOURSAT Georges dit SEM (1863-1934) : caricaturiste, dessinateur.
  • LAGRANGE CHANCEL (1677-1758) : poète et auteur dramatique à l’œuvre prolixe mais aujourd’hui oubliée.
  • MAGNE Pierre (1806-1879) : homme politique, sénateur, député et ministre des finances.
  • MAINE DE BIRAN (1766-1824) : philosophe
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